Sous le soleil

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Ciel d’azur et plages dorées, pyramides ou temples grecs, bateaux de plaisance ou cottages anglais fleuris, les charmes de l’été foisonnent et savent séduire même les plus aguerris des enquêteurs. Mais le crime, lui, ne prend pas de vacances, et nos fins limiers devraient se méfier  : cet été, il se pourrait bien qu’ils aient à redouter davantage que des coups de soleil…

Sous le soleil rassemble 12 nouvelles de la reine du crime et ses plus grands enquêteurs  : un recueil incontournable pour tous les amateurs de cosy mystery.

Agatha Christie

336 p.

J.C. Lattès, Le Masque

Ma Note

Note : 4 sur 5.

Voici l’une des nouveautés des Éditions Le Masque/JC Lattès, Le Masque a été la première maison d’édition à avoir édité l’auteure anglaise en France. Les éditeurs parlent d’ « Une sélection inédite et estivale des nouvelles de la reine du crime » aux traductions entièrement révisées. Rien d’inédit sous le soleil, effectivement, mais comme lectrice inconditionnelle d’Agatha Christie, à la vue de sa présence dans la sélection Netgalley, j’ai immédiatement exprimé mon souhait de lire ce recueil. Je me suis laissé tenter par cette sélection de nouvelles auparavant publiées dans des recueils bien connus (Miss Marple au club du mardi, Allô,Hercule Poirot, Monsieur Parker Pyne, Le mystérieux Mr Quinn, Les Enquêtes d’Hercule Poirot, Dix brèves rencontres, Le mystère de Listerdale, Le crime est notre affaire, Le miroir du mort) qui a le mérite de rassembler les grands personnages récurrents créés par l’auteure anglaise, j’ai nommé : Hercule Poirot, Miss Marple, Parker Pyne, le couple Tuppence et Tommy Beresford,. Alors que je suis quasi-incollable sur Hercule Poirot et Miss Marple, j’ai du retard à rattraper sur les autres détectives d’Agatha Christie, que j’ai délaissés. Ce qui fait que ce fut pour moi, en partie, une découverte. 

Ce recueil est composé de douze nouvelles : même si je trouve que l’auteure excelle davantage dans l’écriture de romans, son talent d’auteure de romans policiers n’en demeure pas moins présent. Il y a beaucoup d’éléments qui m’ont fait écho à des romans qu’elle écrira ultérieurement. Pour prendre en exemple la première nouvelle, Le seuil ensanglanté, qui a l’origine faisait partie du recueil Miss Marple au club du mardi, publié initialement en 1928 sous le titre de The Blood-stained pavement est annonciateur du roman avec le détective belge Les vacances d’Hercule Poirot : intrigue, adultère, une « croqueuse d’hommes » bien opportune, la grotte, la baignade, une baie. Ces nouvelles sont caractérisées par une simplification et un dépouillement de l’intrigue, qui est même rendu au simple rang d’anecdotes, un changement de rôle, une miss Marple en lieu simple d’un Hercule Poirot, c’est à mon sens une déclinaison de l’intrigue. Même processus pour la deuxième nouvelle intitulée Le double indice, où je n’ai pas pu m’empêcher de voir en Marcus Hardman, le collectionneur excentrique, un double simplifié de l’intriguant Shaitana du roman Cartes sur table, qui a organisé une réunion où parties de bridge étaient à l’honneur, occasion d’exhiber ses diverses collections à ses invités. Encore une fois, il me semble que cette nouvelle est une première esquisse de ce roman, bien plus complexe, et d’une autre portée, puisqu’il y a plusieurs meurtre dans Cartes sur table. Cette nouvelle est aussi importante puisqu’elle introduit le personnage de Vera Rossakov, la comtesse russe déchue, pour laquelle Poirot entretenait des sentiments, c’est assez marquant pour s’en souvenir pour un célibataire endurci tel que lui, aussi bien platoniques que réciproques. Sans parler de la troisième nouvelle Mort sur le Nil, laquelle, en portant le même nom que le roman éponyme, ne se cache pas d’avoir été une première épreuve, abrégée, retouchée, du roman qui vient d’être adapté en version cinématographique. Enfin, et pour conclure sur ce point-là, L’oracles de Delphes, montre comme un double troublant de La maison du péril, roman publié un an avant la nouvelle.

– Le scélérat ! s’écria Mme Peters, se rappelant avec colère la confiance avec laquelle elle lui avait parlé. La répugnante crapule !

– Ce n’était pas du tout un individu recommandable, en effet, dit M. Thompson.

– Mais qu’est-ce qui vous a mis sur la piste ? Jene comprends pas, dit Willard d’un air admiratif. C’est vraiment fort de votre part !

L’autre secoua modestement la tête.

– Absolument pas, dit-il. Quand vous voyagez incognito et que vous entendez invoquer votre nom…

Mme Peters le dévisageait avec intensité.

– Qui êtes-vous ? lui demanda-t-elle brusquement.

– Je suis M. Parker Pyne, répondit le gentleman.

L’oracle de Delphes

Si je parle de ces ressemblances, c’est aussi pour évoquer le processus créatif de la romancière anglaise, qui a repris des thèmes et intrigues qui lui sont chères pour les améliorer et les étoffer dans ses romans les plus aboutis que sont Cartes sur Table, Mort sur le Nil, Les Vacances d’Hercule Poirot ou Ils étaient dix (Les dix petits nègres), qui reprend la thématique de l’île déserte qui réapparaît régulièrement dans son œuvre. J’ai retrouvé également dans Le sentier d’Arlequin, M. Harley Quinn, et son compagnon M. Satterthwaite, nouvelle qui était d’ailleurs présente dans le recueil, et j’ai toujours autant apprécié cette magie qui entoure la relation des deux hommes. Ce recueil sobrement intitulé Sous le soleil est à mon avis bon un panel des détectives qu’a crées Agatha Christie, ainsi que de cette atmosphère qui empreigne tous ses livres. Un bon aperçu pour pénétrer son œuvre si d’avant quelqu’un ne la connaissait pas encore. Elles ont le désavantage de ne pas montrer l’étendue de son talent, qui prend vraiment son essor sur la longueur d’un roman, pas moins. 

C’est un recueil qui ravira tous les fans de l’auteure anglaise, comme moi, qui passeront un bon moment avec tous les détectives dont il est familier, et en plus avec l’inévitable Hastings et inspecteur Japp pour Poirot, Raymond pour Miss Marple. Les nouvelles avec Poirot ont d’ailleurs été adaptées à la télévision, avec les inénarrables David Suchet, Hugh Fraser, Philip Jackson et Pauline Morvan dans les rôles récurrents de Poirot, Hastings, Japp et Miss Lemon.

– Le seuil ensanglanté

– Le double indice

– Mort sur le Nil

– Le sentier d’Arlequin

– Un dîner peu ordinaire

– Jane trouve du travail

– Une étrange disparition

– Le sanctuaire d’Astarté

– L’émeraude du Radjah

– L’oracle de Delphes

– Le sinistre inconnu

– L’invraisemblable vol

Un dîner peu ordinaire

Poirot et moi comptions de nombreux amis et connaissances hors du commun, parmi lesquels le Dr Hawker, un de nos voisins, honorable membre du corps médical. Le docteur avait la sympathique habitude de passer le soir pour bavarder un moment. C’était un fervent admirateur du génie de Poirot. D’une nature franche et sans malice, il était fasciné par des facultés aussi éloignées des siennes.

Un soir de juin, il arriva vers 20h30 et entama une conversation des plus réjouissantes sur la fréquence des crimes par empoisonnement à l’arsenic. Nous discutions depuis un quart d’heure environ, quand soudain une femme survoltée fit irruption dans notre salon :

– Docteur, on vous demande ! Cette voix, c’était horrible ! Ça m’a glacé le sang !

Je reconnus dans notre visiteuse la femme de chambre de Hawker, Mlle Rider. Le médecin, qui était célibataire, habitait une vieille maison triste quelques rues plus loin. Mlle Rider, d’ordinaire si placide, semblait au bord de la crise de nerfs.

– Qu’y a-t-il ? Quelle voix ? De qui parlez-vous ?

– Le téléphone a sonné, j’ai répondu. Une voix a dit : « Au secours, docteur, au secours, ils m’ont tué. »

D’autres titres d’Agatha Christie, lus et chroniqués

Ma Chronique

Vieux gentleman aimable et effacé, Mr Satterthwaite n’a pas son pareil pour dénouer les intrigues et les drames secrets qui se trament dans le monde de la gentry. Il est aidé par Mr Quinn, personnage mystérieux dont les déductions apportent un éclairage toujours inattendu. Ainsi les coupables sont-ils démasqués, les victimes sauvées, les innocents lavés du soupçon… Moins illustre qu’Hercule Poirot ou Miss Marple, Mr Quinn est cependant une des créations les plus singulières d’Agatha Christie.
« Le mystérieux Mr Quinn » est un recueil de 12 nouvelles d’Agatha Christie écrit en 1930

Ma Chronique

Un soir, Hercule Poirot dîne dans un restaurant londonien. Sa table jouxte celle d’un jeune couple apparemment très épris, Jacqueline de Bellefort et Simon Doyle.
Quelques semaines plus tard, à l’occasion d’une croisière sur le Nil, le grand détective a la surprise de retrouver Simon Doyle marié à Linnet Ridgeway. S’apercevant que Jacqueline s’ingénie à croiser le chemin du jeune couple, Hercule Poirot sent la tragédie venir à grands pas et il a peur…
Tout au long de ce dramatique chassé-croisé amoureux, Poirot, moins orgueilleux qu’à l’accoutumée, fait montre d’une grande psychologie pour cerner chacun des personnages et tenter de raisonner ce trio de jeunes gens qui court à sa perte. Dans cette intrigue poignante au suspense haletant, on retrouve ce style inimitable, si typiquement anglais, et ces irrésistibles pointes d’humour tout en finesse signées Agatha Christie.

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