Le Baïkal, lac des extrêmes

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Le lac Baïkal cumule tous les superlatifs. C’est le plus vieux, le plus profond lac du monde, et la plus grande réserve d’eau douce.

Habité de longue date par des peuples anciens, il a été découvert tardivement par les Européens, au gré de chasses à la zibeline ! Cet espace perdu dans la taïga profonde et baigné par des conditions extrêmes attire depuis lors les plus courageux pour son étonnante biodiversité.
L’eau du lac, filtrée par de minuscules organismes, est d’une pureté sans égal. Elle fascine les scientifiques en leur permettant d’observer le cosmos comme nulle part ailleurs grâce à des télescopes sous-marins ultras sophistiqués.

Surplomber le Baïkal à bord du Transsibérien, croiser le nerpa (unique phoque d’eau douce du monde) ou se surpasser en s’élançant dans un marathon de glace… Il y a mille façons de vivre l’exploration du joyau de la nature sibérienne.

Auteur.e, Emmanuelle Grundmann

Illustrateur.trice, Catherine Cordasco

75 p.

Editions du Ricochet

Ma Note

Note : 5 sur 5.

C’est un petit bijou de livre jeunesse que j’ai eu la chance de recevoir grâce à la Masse Critique du mois de juin de Babelio. Tant de choses à dire sur ce livre jeunesse (à partir de 12 ans) d’une maison d’édition indépendante que je découvre par la même occasion, présente depuis 1995 et dont le public cible est les jeunes adolescents, et qui entend vulgariser avec « un esprit exigeant » ainsi que de fournir « leur plaisir de lire ». C’est d’abord le sujet du bouquin, ce fameux lac Baïkal, qui attiré mon attention et une fois reçu, le plaisir de le lire et de le feuilleter ont été au rendez-vous.

Parlons de la forme : je parlais de petit bijou, et l’expression n’est pas trop forte. La qualité d’un ouvrage se joue sur la précision des détails et, ici, tout est peaufiné avec soin et beaucoup de goût : les illustrations, mais j’y reviendrai plus loin, la qualité du papier et de la couverture, qui joue sur deux textures (mates et brillantes), les coins arrondis du livre, le signet intégré, les pages de garde et les versos des couvertures qui sont richement illustrées. Le tout est doté d’un lexique, d’une table des matières et d’une page de notes en fin d’ouvrage. Le visuel est une grande réussite, mais le toucher aussi : lorsque vous vous emparez du livre, vous avez la surprise de cette double texture, la mate qui accroche la peau, la brillante sur laquelle la main glisse, c’est très surprenant en plus d’être agréable.

Le lac Baïkal, c’est découvrir la dimension presque mythique de ce lac, dont j’apprends qu’il est inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 27 ans, l’aïeul de tous les lacs par son âge et sa dimension, la faune, la flore, les peuples autochtones qui vivent autour et les légendes, les épisodes historiques qui font de lui un témoin essentiel, sa biodiversité qui fait de lui un acteur indispensable de la vie naturelle. Les explications scientifiques, notamment sur l’origine tectonique du lac, sont clairement édictées sans être simplifiées à l’extrême, car le livre s’adresse à un public de jeunes adolescents qui possèdent déjà une base de connaissances.

On y apprend toute la richesse de la culture, non seulement russe, mais de ces peuples indigènes – Evenks, Bouriates, Kourykanes, Tofalars – sans oublier les nomades Cosaques. Et nombre d’autres choses, que son eau y est mise en bouteilles, qu’une trentaine de vents souffle sur le lac et que la glace y atteint les 130 cm d’épaisseur au plus fort de l’hiver. J’ai apprécié le travail fait entre texte et illustration, par exemple, cette double page qui illustre et détaille les étapes de la formation de la glace, puis son dégel, est agencée de façon très didactique. L’ouvrage est d’ailleurs pourvu de deux contes bouriates issus du livre publié par les Éditions Boréalia, Contes du Baïkal.

On ne peut pas aborder ce lac sibérien sans parler de Guerre Froide et de la Taïga qui l’entoure où ont été construits les goulags, où ont été envoyés les premiers pays russes, où ont été déportés les prisonniers. Et la position géostratégique que constitue cette extraordinaire étendue d’eau convoitée par les voisins chinois, entre autres. Davantage qu’une réserve gigantesque d’une biosphère marine et végétale riche et unique, les Soviétiques ainsi que les Russes se sont servis et s’en servent pour implanter stations météorologiques, et en faire un lieu d’exercice de la flotte maritime militaire de Russie.

C’est une parfaite première immersion dans la Sibérie, dont le lac Baïkal est l’un des joyaux : l’autrice a trouvé le juste milieu pour informer, cultiver son jeune lectorat, tout en éveillant sa curiosité pour la thématique, sans noyer son lectorat sous trop de détails, inutiles à ce stade. Mes enfants ont aimé en tant que lecture du soir, et les dessins très appréciés, j’ai apprécié l’ouvrage, qui s’achève sur une note d’actualité en évoquant le thème du changement climatique et de ses conséquences sur le lac.

Les autres titres de la même collection chez Editions du Ricochet

Le mont Fuji incarne l’âme immortelle du Japon. Les Japonais le vénèrent tel un sage !
Il fait partie intégrante de leur culture : il est sur les billets de banque, sur les logos de grandes marques, on réserve sa place de train ou d’avion de manière à pouvoir le contempler…
De loin, on admire ses dimensions parfaites, et en s’approchant il nous livre tous ses trésors ! Par exemple, des grottes de glace ou des galeries souterraines, souvenirs des anciennes éruptions.

Gravir le sommet du volcan, c’est encore aujourd’hui accéder au domaine des Dieux. C’est aussi découvrir les légendes ancestrales, mais aussi contemporaines… Les fantômes yurei hantent-ils vraiment la forêt d’Aokigahara ?
Quant à ses pentes, elles abritent une biodiversité à couper le souffle : écureuil volant, tanuki, ours noir d’Asie…

S’étirant sur plus de 2000 kilomètres au large de la côte Est de l’Australie, le merveilleux jardin marin aux couleurs de l’arc-en-ciel se dévoile.

En 1768, le navigateur français Louis-Antoine de Bougainville décrit pour la première fois la présence de « récifs dangereux ». Il décide alors de changer de cap, passant à côté de leurs trésors !

Avec ses 3000 récifs et 1500 îles, le parc marin de la Grande Barrière de corail, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, regroupe de nombreuses variétés de coraux. Gobies, poissons-clowns et balistes copient leurs couleurs multicolores pour passer inaperçus. Surplombant les récifs coraliens, près de 1400 espèces de requins vivent dans le parc !

Les scientifiques étudient le récif pour surveiller son état de santé, ils explorent des pistes pour le protéger des effets du réchauffement climatique.

4 commentaires sur “Le Baïkal, lac des extrêmes

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  1. J’ai également bien plus que 12 ans, malheureusement ;), et j’avoue sans honte m’être appropriée le livre dès réception, avant de le laisser aux enfants. Le travail sur ces titres est incroyable.

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